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L'IMA fête ses 50 ans !
Les 13 et 14 janvier 2023, l’Institut de Mathématiques Appliquées (IMA) de l’UCO donnait rendez-vous à tous ses étudiants, anciens étudiants et professeurs pour fêter les 50 ans de cette filière. Retour sur ce moment de retrouvailles et d’émotion avec le fondateur, Jean Friant.
« Comment bien fêter le cinquantième anniversaire de l’IMA sans faire mémoire du passé ? ». C’est le frère Jean Friant, qui appartient à la communauté des frères de Saint-Gabriel, qui nous interpelle ainsi, à la fois en tant que fondateur de l’IMA, mais aussi en tant que premier directeur de ce nouvel Institut de Mathématiques Appliquées fondée en 1972 au sein de l’UCO. Une manière également de s’effacer rapidement lors de notre rencontre, pour nous parler d’abord de « l’équipe des fondateurs » et de l’intuition « un peu folle à l’époque » qui présida au lancement de cette nouvelle formation. « Au début des années soixante-dix, la Catho traverse une période compliquée avec l’arrivée sur Angers de l’université d’État, et la nécessité en quelque sorte de se refonder en institut professionnalisant. En fait, une anticipation et une mutation majeures qui nous permettront d’avoir 20 ans d’avance sur les futurs instituts universitaires professionnels, créés seulement en 1991, et surtout sur le contact et la proximité avec les entreprises pour les étudiants, à contre-courant total de l’esprit de l’époque… ».
C’est dans ces conditions un peu spéciales donc, « qu’une bande de cinq jeunes de 21 à 32 ans », les frères Jean Friant et Michel Morfin, Yvon l’Hospitalier, Paul Chaillou et Robert Rousseau, fondent l’IMA en 1972 et inaugurent en même temps un nouveau positionnement des mathématiques dans l’enseignement supérieur et donc, à terme, dans les entreprises et la société. « C’était évident pour nous cinq, et la préparation de ma thèse au Canada m’avait déjà conforté en ce sens, que les mathématiques à l’avenir, compte tenu du développement et de l’évolution de l’informatique, s’appliqueraient aussi dans les sciences sociales et humaines, c’est-à-dire au cœur même de beaucoup d’entreprises et d’institutions. Il était donc important et indispensable pour l’UCO de former des mathématiciens capables d’appréhender les données, aujourd’hui on dit les datas, pour les entreprises de demain ». C’est chose faites dès 1976 avec une première promotion de cinq étudiants diplômés (Armelle Cotonéa, Bruno Dillet, Isabelle Jary, Sophie Leguay et Patricia Moulin) et le recrutement d’un « responsable relations entreprise », Monsieur Paul Collei, « afin de nous permettre de trouver de premiers débouchés dans les entreprises. Il nous fallait nouer des contacts notamment pour les recherches de mémoire-projet et pour les stages. À l’époque c’était plus qu’original ! ».
Cette proximité et cette ouverture de l’IMA en direction de l’entreprise ne cessera de grandir et de se renforcer, tant avec la création d’un laboratoire de recherche dès 1981, qu’avec l’achat des premiers compatibles PC en 1984, où la mise en place des échanges internationaux avec le Royaume-Uni en 1989. Parallèlement, la présence du groupe Bull à Angers, « très demandeur de formation continue », et la montée en puissance de l’importance des stages en entreprise, renforceront encore cette porosité, et donc, cette crédibilité de l’Institut et de ses formations. La réputation du diplôme et les opportunités professionnelles offertes attirent les candidats et les promotions montent rapidement en puissance : 22 diplômés en 1985, 35 en 1993, 45 en 2000, au total ce sont près de 1250 diplômés à ce jour – les Imaiens- qui plébiscitent l’adaptabilité en entreprise, la force de l’apprentissage et une formation de très bon niveau à taille humaine « dans une ambiance d’école ».
Des jeunes bien formés, un esprit qui soude les promotions entre elles, une forte communauté Alumni, animée aujourd’hui par Ombline de Baudinière - « les anciens sont très présents dans la vie de l’Institut, à la fois pour apporter leur expérience et leur expertise, mais aussi pour attirer les jeunes talents » - dès lors, « nous ne pouvions pas faire l’impasse sur les 50 ans de l’IMA, c’était impensable », témoigne Pierre Chauvet l’actuel directeur. « Nous nous sommes donc mis au boulot en nous appuyant sur les anciens et avec l’aide des étudiants actuels qui se sont pris au jeu, et je les en remercie ».
Résultat, près de 300 anciens diplômés se sont retrouvés à Angers, les 13 et 14 janvier 2023 pour deux jours de festivités et d’amitié. Au programme, un « Festival soirée 4 » réservé aux anciens étudiants et professeurs ; un moment très particulier, d’après nos informations, à l’occasion duquel souvenirs, histoires de promo, bahutages sont remontés à la surface avec photos et vidéos à l’appui. Le lendemain, un programme chargé d’activités (exposition sur l’histoire de l’Institut, grand jeu IMA pour les lycéens, exposition interactive et présentation d’ordinateurs) était proposé à l’ensemble de la communauté fortement mobilisée et souvent venue de loin. Au hasard des échanges, on découvrait des Lillois, des Bordelais, des Luxembourgeois, un Niçois, un Messin, des Lyonnais, de nombreux Niortais, un couple de Rennais, « nous nous sommes connus à l’IMA et plus quittés depuis », en quelque sorte la France entière était là, et à travers tous ces anciens une grande diversité de carrière, de parcours, d’évolution, d’entreprises et d’institutions représentées.
Une table ronde intitulée, Data science et enjeux environnementaux, permettra d’ailleurs de le vérifier avec les belles interventions de Laurent Péridy, recteur de l’UCO (promotion 1993), Bertrand Delignon, directeur du pôle « incendies, accidents et risques divers » de la MACIF (promotion 1991), Vincent Sarracanie, directeur du site ATOS d’Angers (promotion 1993), et Hélène Grellier, dirigeante de LOGISSEO et élue à la Chambre de commerce et d’industrie de Maine-et-Loire (promotion 1996).
La clôture de l’événement fut à la hauteur du programme proposé, avec une magnifique soirée de Gala au cœur du parc Terra Botanica. Les participants se retrouvaient par table et « l’appel des différentes promotions » permettait de mesurer, une nouvelle fois, la mobilisation et l’ambiance ; « la promo 1995 », autour de David Rivreau, était à l’évidence la plus nombreuse, mais « la chansonnette de la soirée » fut poussée par la promo 2014. L’ambiance était belle et Jean Friant nous confia ces quelques mots : « je suis profondément ému et heureux de voir que tous ces jeunes gens sont épanouis et plutôt bien dans leur peau ; c’est la preuve que nous avons fait du bon boulot avec tous les directeurs de l’IMA, et je suis fier que parmi nous, deux soient devenus recteur de l’UCO : Robert Rousseau en 2002, et Laurent Péridy en 2022, l’année des 50 ans de l’IMA, c’est amusant, non ? ».