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Hommage aux Alumni UCO morts pour la France
L’Université catholique de l’Ouest (UCO) a organisé, ce vendredi 15 novembre sur notre campus UCO Angers, jour du 149e anniversaire de sa fondation, une cérémonie en hommage à ses anciens étudiants morts pour la France et notre liberté
Grâce aux recherches méticuleuses menées par des étudiants en histoire et des bénévoles, près de 200 alumni ayant donné leur vie au service de la France ont été identifiés. Pour honorer leur mémoire, le Général de brigade Thierry Tricand de la Goutte, commandant l’École du génie et délégué militaire départemental de Maine-et-Loire, a remis au recteur de l’UCO, Laurent Péridy, l’emblème du 135ᵉ Régiment d’infanterie, le régiment ayant compté parmi ses rangs le plus grand nombre d’anciens étudiants de l’UCO tombés au combat.
Après une messe célébrée en la chapelle universitaire par Monseigneur Emmanuel Delmas, chancelier de l’Université catholique de l’Ouest et évêque d’Angers, la cérémonie commémorative a réuni plus de 500 personnes devant un Palais universitaire illuminé aux couleurs tricolores. Les noms des anciens étudiants morts pour la France ont été lus, et une étudiante de sciences politiques a déclamé le poème "Villeroy-sur-la-Marne" du Chanoine Georges Duret (licence de lettres, 1915).
Cette commémoration été marquée par des interventions de plusieurs personnalités. Parmi elles, Boris Pistorius, ministre fédéral allemand de la Défense et ancien étudiant du Centre International d’Études Françaises de l’UCO (promotion 1983), a livré un discours applaudi, en français, sur l’importance de la réconciliation et de la coopération européenne.
Extraits du discours de Boris Pistorius : « C’est pour moi un honneur tout particulier d’assister à cette journée importante avec vous toutes et tous, ici à Angers. Non seulement parce que, il y a 42 ans, j’ai passé un semestre mémorable à l’ Université Catholique de l‘Ouest probablement le semestre le plus beau de mes études supérieures. D’ailleurs, c’est là que j’ai commencé à aimer votre langue française même si aujourd’hui, malheureusement, je ne parle plus aussi bien le français qu’à l’époque. Et c’est là aussi que j’ai commencé à éprouver une grande affection pour la France, ce merveilleux pays […]. Mais ce qui me touche davantage, c’est que vous m’ayez invité aujourd’hui, en tant que ministre allemand de la Défense, à honorer ensemble avec vous la mémoire des anciens étudiants de cette université qui ont laissé leur vie dans la guerre.
Un tel honneur, être invité à cette cérémonie commémorative par le partenaire le plus proche et le plus important de l’Allemagne, est tout sauf une évidence. J’en suis profondément ému. La Première et la Seconde Guerre mondiale ont bouleversé l’Europe. Après 1918, l’ordre ancien a été balayé. Toute une génération d’hommes traumatisés est revenue de la guerre. Nombreux sont ceux qui y ont perdu la vie. Y compris des anciens étudiants de cette université. […] Même si la fin de la Première Guerre mondiale a d’abord apporté la paix, un désespoir s’est répandu peu de temps après, ce qui a finalement rendu possible l’ascension d’un dictateur comme Adolf Hitler.
Nous connaissons tous les énormes atrocités commises par les Allemands et l’immense souffrance et douleur qui ont résulté de cette deuxième grande guerre. C’est certainement le chapitre le plus sombre de l'histoire allemande. […] Malgré tout, après la guerre, nous autres Allemands avons bénéficié de la main de réconciliation tendue par nos voisins, par vos compatriotes français. Notre jeune République fédérale d’Allemagne a bénéficié d’une grande confiance qui nous a facilité le retour dans la communauté internationale. L’amitié franco-allemande en était et est toujours un élément essentiel. [...].
Nous devons inscrire très profondément dans nos consciences et dans nos cœurs cette commémoration et cette humilité face à la paix et face à tous ceux et toutes celles qui l’ont gagnée grâce à leur engagement.[...] »
Philippe Chopin, préfet de Maine-et-Loire, Christophe Béchu, maire d’Angers et président d’Angers Loire Métropole, et le Général de corps d’armée Patrik Steiger, commandant la zone de défense et de sécurité Ouest, ont également salué l’engagement des anciens étudiants de l’UCO, soulignant la nécessité de préserver cette mémoire pour construire un avenir de paix.
Dans son discours, Laurent Péridy, recteur de l’Université catholique de l’Ouest, a déclaré :
« Ce soir, nous célébrons 200 d’entre eux, avec certaines de leurs familles, 200 visages d’alumni, chers à l’Université catholique de l’Ouest. Nous les célébrons lors de cette cérémonie où l’emblème du 135ème régiment d’infanterie est remis à l’UCO, régiment dans lequel beaucoup de nos étudiants et enseignants se sont battus et sont tombés.
Ils donnèrent leur vie sur les terrains de bataille dantesques de la Première Guerre mondiale, dans les campagnes, les maquis ou les camps de la Seconde Guerre mondiale et jusqu’aux conflits de l’après-guerre, pour notre patrie, pour la paix et pour que nous puissions vivre libres. Nous faisons mémoire d’eux dans la fidélité, avec les autorités civiles et militaires françaises et dans la fraternité avec le peuple allemand, grâce à la présence de M. Boris Pistorius, ministre fédéral de la défense et alumni de l’UCO. […] Nous continuons le chemin. Afin que l’Université catholique de l’Ouest soit toujours un lieu de formation et d’engagement, pour apprendre à servir et à donner. »
L’Université catholique de l’Ouest tient à remercier chaleureusement les familles des alumni disparus, ainsi que les autorités civiles et militaires présentes, dont - en plus des personnalités citées précédemment - Stephan Steinlein, Ambassadeur d’Allemagne en France, Nicole Dubré-Chirat et Stella Dupont, députées du Maine-et-Loire, Roch Brancour, vice-président du Conseil régional des Pays-de-la-Loire, Roselyne Bienvenu, vice-présidente du Conseil départemental de Maine et Isabelle Mathieu, vice-présidente de l’Université d’Angers.
Cet hommage a été rendu possible grâce au concours de la Délégation militaire départementale de Maine-et-Loire et à l’implication des équipes de l’UCO.