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Philippe Chapleau, licence de Lettres (1981), chef du service Monde à Ouest France

16 mai 2025 Portraits d’Alumni

Philippe Chapleau, journaliste et chef du service Europe-Monde à Ouest-France, est revenu sur le campus d’Angers de l’Université catholique de l’Ouest pour partager son parcours et sa vision du journalisme avec les étudiants de la Faculté des Humanités. Diplômé de l’UCO, il a évoqué son itinéraire professionnel, son engagement pour une information fiable et son intérêt pour le domaine de la défense.​ Un immense merci à lui d'avoir pris le temps de patrager son parcours devant nos étudiants !


Vous êtes un ancien étudiant de l’UCO, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?


En effet, je suis diplômé de l’UCO. Ma formation a commencé en Lettres et Histoire (licence de Lettres, 1981). Je me souviens d’un moment marquant de mon parcours : ma rencontre avec Georges Cesbron, enseignant à l’UCO, qui m’a orienté vers une maîtrise en littérature.

J’ai par la suite poursuivi avec une thèse sur le discours guerrier. C’est à ce moment-là que la vie m’a conduit vers une expérience en Afrique du Sud. Actuellement, je travaille pour Ouest-France, où je dirige le service Monde. Je me suis spécialisé sur les questions de défense et traite quotidiennement l’actualité militaire publiquant des articles quotidiennement sur mon blog « Lignes de défense », que j’ai créé il y a 14 ans. J'ai également eu l'occasion de revenir à l'Université catholique de l'Ouest lors de la cérémonie en hommage aux alumni morts pour la France et notre liberté, en présence de Boris Pistorius (CIDEF, 1983), ministre allemand de la Défense et lui-même ancien étudiant. 

Comment l’Afrique du Sud a-t-elle influencé votre carrière ?


L’Afrique du Sud, à l’époque sous l’apartheid, était un lieu d’une grande conflictualité. Au départ, je n’étais pas sûr de mon orientation professionnelle, mais cette immersion dans un pays en guerre m’a permis de relier mes recherches académiques à la réalité du terrain. J’y ai commencé à travailler pour des revues spécialisées sur la conflictualité en Afrique australe. Un jour, un directeur de Ouest France m’a contacté, me proposant de collaborer avec le journal depuis l’Afrique du Sud. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser sérieusement au journalisme.

 

Comment s’est déroulé votre parcours au sein de Ouest France ?


Après mes premières années en Afrique du Sud, Ouest France m’a proposé un poste en Normandie, à Saint-Lô, où j’ai couvert des événements comme le 50e anniversaire du Débarquement. Par la suite, j'ai suivi une formation en management des entreprises de presse à Paris. En 2001, je suis revenu à Rennes et j’ai pris la direction de la rédaction locale. Ensuite, je suis passé au service politique, et c’est en 2014 que j’ai rejoint le service Europe-Monde, que je dirige actuellement.


Ouest-France permet-elle une spécialisation journalistique ?


Oui, Ouest France est un média qui offre de la place pour des spécialistes. Ce n’est pas le cas de tous les journaux. Ici, j'ai pu approfondir mon expertise dans le domaine militaire. Nous avons une équipe dédiée à la politique étrangère et aux sujets internationaux, et cela fait maintenant près de 8 ans que je dirige cette équipe.


Le journalisme a beaucoup évolué. Quelle est votre vision actuelle du métier ?


Le journalisme a énormément changé, notamment avec l’essor du numérique. Aujourd’hui, les journalistes doivent être des "voltigeurs", capables de travailler sur plusieurs supports : presse écrite, radio, web. Cependant, il y a un risque : dans la course à l’information, on devient parfois plus pressé de commenter que de vérifier. L’éthique reste primordiale, et il faut savoir faire preuve de discernement, notamment dans des situations comme celles où la divulgation d’informations peut nuire à des vies humaines.


Quel est selon vous l'avenir du journalisme face aux nouvelles technologies, comme l’IA ?


L’intelligence artificielle a des limites. Elle ne pourra jamais remplacer la capacité humaine de recueillir l'information sur le terrain. Le journalisme reste avant tout un travail de contact, de terrain, d’enquête et de discernement. L’IA peut être un outil, mais la qualité de l’information et la véracité dépendent de l’humain.


Enfin, comment voyez-vous l’évolution de la relation entre les médias et le public aujourd’hui ?


Le rapport aux médias a énormément changé. Aujourd’hui, il y a une recherche constante d’objectivité, mais je suis convaincu qu’elle n’existe pas. Ce qu’on attend des journalistes, c’est de la fiabilité. Dans le monde de l’information, il faut savoir se questionner sur ce que l’on lit et ce que l’on publie. L’éthique et la responsabilité sont plus que jamais au cœur du métier.




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