News
Théo Hareng, licence SVT (2021), un tour de France écologique
Théo Hareng, ancien étudiant de l’Université catholique de l’Ouest, partage dans cette entrevue pour les Alumni UCO son parcours académique ainsi que son tour de France à la découverte d’initiatives écologiques et solidaires.
Pouvez-vous vous présenter et nous raconter votre parcours académique à l’UCO ?
J’ai 24 ans et cela fait maintenant trois ans que j’ai quitté l’Université catholique de l’Ouest. J’y ai étudié la biologie après une année en prépa à l’école des métiers de l’environnement à Rennes (EME), qui a depuis fusionné avec UniLaSalle. La classe préparatoire était trop théorique pour moi, alors j’ai choisi un parcours plus concret en rejoignant l’UCO, où j’ai obtenu une licence Sciences de la vie et de la terre, spécialisée en métiers de l’environnement et du développement durable.
Je me suis rendu compte que je suivais un chemin tracé par mes parents et la société, centré sur l’obtention de diplômes prestigieux et de bons salaires. Mais ce n’était pas vraiment ce qui m’animait intérieurement. En 2021, licence en poche, j’ai décidé de prendre une année de césure avant de commencer mon master en écologie. J’ai alors entrepris un Tour de France en stop et sans argent, à la découverte d’initiatives inspirantes dans les domaines de l’agroécologie, de l’éco-construction, du militantisme et des communautés alternatives. J’ai même écrit un livre sur cette expérience !
Quelles ont été les rencontres les plus marquantes lors de votre Tour de France à la découverte des initiatives écologiques ?
Une des expériences les plus marquantes a été la découverte du mouvement de La Bascule. Après une première initiative à Pontivy qui visait à créer un modèle de société plus durable, ce projet s’est transformé en un archipel coopératif d’initiatives similaires à travers la France. Lors de mon Tour de France, j’ai eu la chance de visiter l’une d’entre elles, appelée Bascule Argoat, un écolieu en Centre-Bretagne. Là-bas, un groupe de jeunes a rénové l’ancienne blanchisserie d’une abbaye. J’ai été impressionné par leur collaboration avec les acteurs locaux, la gouvernance partagée et la rénovation collective du bâtiment. Leur engagement en faveur de la sobriété au quotidien et leur capacité à essaimer leur modèle m’ont profondément inspiré.
Vous parlez beaucoup de sobriété dans votre ouvrage. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi ce concept de sobriété est si important pour vous et comment vous l’intégrez dans votre vie quotidienne et professionnelle ?
Je suis convaincu que la sobriété est une clé essentielle à intégrer dans notre modèle de société. Ce concept consiste à se satisfaire de l’essentiel, en remettant en question la surconsommation qui caractérise notre modèle actuel. D’ailleurs, mon voyage m’a appris qu’il est préférable de parler de sobriété plutôt que de développement durable, comme on me l’avait enseigné, car ce dernier terme implique une certaine notion de croissance.
Pour ma part, j’ai choisi de vivre dans la sobriété. Contrairement aux idées reçues, cela ne signifie pas vivre dans l’inconfort ! Ce choix m’apporte davantage de satisfaction et de temps pour mes projets personnels. Je travaille moins, tout en étant employé à temps partiel par l’association Kokopelli, spécialisée dans la vente de semences biologiques. Je consacre ainsi plus du temps à mes passions : l’écriture de récits de voyages, le tournage sur bois pour fabriquer bols et assiettes, et le jardinage en permaculture.
Que retenez-vous de votre licence en biologie ?
Ce qui m’a vraiment marqué pendant ma licence en biologie, c’est la dynamique collaborative de nos cours. Par exemple, en cours de génétique, nous explorions divers sujets comme les OGM et le transhumanisme. Contrairement aux grandes facultés publiques avec des promotions très nombreuses, nous étions un groupe de 50, ce qui nous permettait de mener des débats interactifs et approfondis. Nous organisions des discussions où deux étudiants défendaient une position et deux autres la position opposée. Ces échanges étaient non seulement stimulants intellectuellement, mais ils m’ont aussi donné une confiance et une aisance que je n’aurais peut-être pas acquises dans un autre cadre académique.
Quel a été votre meilleur souvenir à l’UCO ?
Les soirées étudiantes étaient mémorables, mais mon meilleur souvenir reste mon engagement au sein du Bureau des Étudiants. Même si l’année 2020 a été difficile en raison des restrictions liées au COVID, cette expérience m’a beaucoup appris sur le travail associatif et la gestion des responsabilités.
Avez-vous des conseils pratiques pour les étudiants qui souhaitent réduire leur impact écologique au quotidien, basés sur votre propre expérience ?
Avant tout, je leur conseillerais d’adopter un mode de vie minimaliste. Ensuite, je pense qu’il est important de s’engager dans des associations locales. Par exemple, j’ai travaillé avec Solidari’Food, à Angers, qui récupère les invendus des marchés pour les redistribuer. Récupérer ces denrées pour éviter le gaspillage alimentaire est un geste simple, mais impactant.
Un dernier mot pour les alumni UCO et les étudiants ?
Prenez une année de césure ! Le mouvement est une source d’optimisme et d’opportunités. Plus vous voyagez, plus vous rencontrez de personnes et découvrez de nouvelles opportunités, et plus vous serez épanouis.
« A’venir dans nos mains » : Le 1er volet du récit du Tour de France de Théo Hareng (en deux tomes) est disponible à la vente pour 18,90 € sur le site de Kokopelli. Ce livre utilise du papier fabriqué à 100 % avec de la tonte de pelouse et est imprimé avec de l’encre végétale.
À partir de septembre 2024, il sera publié aux éditions Terre Vivante sous le titre « Écolieux — La fabrique de l’avenir » et disponible dans toutes les librairies.