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Alexandre Gouthière, master Psychologie clinique (2007), psychologue pour la Gendarmerie Nationale
Diplômé du master Psychologie : psychopathologie clinique psychanalytique en 2007, Alexandre Gouthière travaille actuellement pour la Gendarmerie nationale. Dans cet entretien pour les Alumni UCO, il témoigne de son parcours et de son quotidien professionnel.
Alexandre, pourriez-vous vous présenter, nous parler de votre cursus universitaire et de ce qui vous a conduit à exercer au sein de la Gendarmerie nationale ?
Je m'appelle Alexandre Gouthière et je suis psychologue clinicien. J'exerce au sein de la région de gendarmeries des Pays de la Loire, plus précisément en Loire-Atlantique et en Vendée.
J'ai fait tout mon cursus universitaire à l’Université catholique de l’Ouest et j'ai obtenu mon diplôme de master en 2007 en psychologie clinique.
Une fois diplômé, j'ai d'abord exercé en cabinet libéral pendant deux années. Parallèlement, j'ai exercé à l'Institut national des sports à Vincennes, où j'avais effectué mon stage de fin d'études. Par la suite, j'ai postulé à une offre d'emploi au sein de la Gendarmerie nationale, où j'ai été recruté. Après avoir suivi une formation militaire de 3 mois, j'exerce dans ce domaine depuis environ quinze ans.
Quel est votre quotidien professionnel et quelle est votre mission au sein de la gendarmerie ?
Ma mission principale est de soutenir les personnels de l’arme face aux enjeux psychiques de leur métier. La gendarmerie est un environnement où l'on est souvent confronté à des situations très difficiles et potentiellement traumatisantes.
Mon travail consiste à recevoir les personnels en consultation, à les suivre à plus ou moins long terme en fonction des problématiques et de la particularité de chaque cas. Il est fréquent qu’il s’agisse de ce qu’on nomme aujourd’hui : troubles de stress post-traumatique, à savoir des tableaux cliniques similaires à ce que Freud a décrit dans le contexte des traumatismes de guerre.
Je travaille principalement en Loire-Atlantique et en Vendée, avec des lieux de consultation à Nantes et à La Roche-sur-Yon. Je me déplace également dans les unités, les brigades et les casernes lorsque des événements dramatiques surviennent et que les gendarmes sont profondément affectés par ce qu'ils ont vécu ou observé.
Quel est votre statut en tant que gendarme et psychologue ?
Je suis militaire de la gendarmerie, rattaché au corps technique et administratif, mais je fais partie de la chaîne de soutien des forces et je n'exerce pas en uniforme.
C'est un principe acté par le commandement pour éviter d'introduire un rapport hiérarchique qui pourrait nuire à la relation thérapeutique. Je travaille donc en civil, bien que je porte l'uniforme lors des cérémonies officielles, mais jamais dans mon exercice quotidien.
Pour revenir à l'UCO, vous y avez fait tout votre cursus, licence et master. Que retenez-vous de cette formation ?
La formation à l'UCO a été une expérience très enrichissante pour moi. Les enseignements m'ont permis de comprendre clairement les différentes approches en psychologie, ainsi que les positions éthiques et déontologiques qu'elles impliquent.
À la fin de mes études, je me sentais bien informé sur les fondements théoriques, les postulats et les méthodes de ces approches, ce qui m'a aidé à faire des choix éclairés dans ma pratique professionnelle. La dimension pratique des stages a également été cruciale.
J'ai eu la chance de bénéficier d'enseignements de grande qualité, ce qui a grandement contribué à la richesse de cette formation.
Être psychologue, est-ce une vocation pour vous ?
Je ne parlerai pas nécessairement de « vocation » pour ma part. Ce qui me motive le plus, c'est l'intérêt que suscite la pratique clinique, la diversité des situations rencontrées et la richesse des métiers dans la gendarmerie. On y trouve une grande variété de réalités de travail : brigadiers de terrain, unités de sécurité routière, unités d'intervention, de recherche, plongeurs, unités côtières, hélicoptères, secours en montagne, etc.
Cette diversité rend mon travail extrêmement varié et enrichissant. Ce qui m'anime particulièrement, c'est de pouvoir aider ces personnes à faire l’analyse de ce qu’elles traversent, lorsqu'elles sont confrontées à des situations traumatisantes et que leur équilibre a été mis à mal.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui se destinent à une carrière de psychologue clinicien ?
Je leur conseillerais de beaucoup lire pour être au clair avec les divers champs conceptuels et les diverses méthodes en psychologie clinique. Il est crucial de bien comprendre ce qui distingue ces différentes approches, pour pouvoir faire son choix !