Née le 16 février 1919 à Tourlaville (Manche), Jeanne Bohec passe son enfance à Plestin-les-Grèves, en Bretagne, avant de s'établir à Angers à l'âge de 10 ans, où son père, marin retraité, obtient un emploi réservé. Elle y poursuit ses études au lycée Joachim du Bellay, puis au lycée David d'Angers. En 1938, elle intègre l’Université catholique de l’Ouest (UCO) pour y intégrer la licence de mathématiques générales, réussissant sa première année avec mention bien. Cependant, la Seconde Guerre mondiale interrompt son parcours académique.

En mars 1940, désireuse de contribuer à l'effort de guerre et forte de ses compétences scientifiques, elle devient aide-chimiste à la poudrerie du Moulin-Blanc à Brest.

Face à l'avancée allemande, elle quitte la France en juin 1940 à bord du remorqueur Abeille IV, rejoignant Plymouth, puis Londres. Là, elle s'engage dans les Volontaires françaises des Forces françaises libres (FFL) en janvier 1941, travaillant d'abord comme secrétaire aux services techniques et de l'armement. Grâce à ses compétences en chimie, elle est transférée en 1942 dans un laboratoire d'explosifs, participant à la fabrication et à la manipulation d'explosifs pour des opérations de sabotage.

En août 1943, elle est recrutée par le Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA). Après une formation axée sur le sabotage et l’espionnage, elle est parachutée en Bretagne dans la nuit du 9 au 10 février 1944 sous le nom de code « Râteau ». Elle forme et encadre des résistants locaux aux techniques de sabotage, parcourant la région à bicyclette, ce qui lui vaut le surnom de « plastiqueuse à bicyclette » (qui deviendra le titre de son titre de son livre autobiographique).

Jeanne Bohec participe activement aux opérations du Maquis de Saint-Marcel entre février et juin 1944, notamment lors de l'attaque du 18 juin 1944. Elle contribue également à la libération de Quimper en août 1944.

Après la guerre, elle reprend une vie civile en devenant professeur de mathématiques au lycée Roland Dorgelès à Paris jusqu'à sa retraite à 60 ans. Elle s'engage également en politique en tant que maire-adjointe du 18e arrondissement de Paris en 1975. Son engagement et son courage sont reconnus par plusieurs distinctions : Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945, médaille de la Résistance française, et Commandeur de l’ordre national du Mérite. 

Jeanne Bohec s'est éteinte le 11 janvier 2010 à Bondy, à l'âge de 90 ans.

Résistante, enseignante et élue locale, elle incarne les valeurs de liberté et d'engagement chères à l'Université catholique de l'Ouest.

En reconnaissance de son parcours exceptionnel, elle figure parmi les Grands Alumni de l'UCO, aux côtés de personnalités telles que André Trannoy et Joël Le Theule. 

Cet article est issu du travail de recherche d'étudiants de la licence histoire de l'UCO Angers.