Marie Farhat est titulaire d'un doctorat en Education carriérologie et éthique, effectué de 2018 à 2023 sur le campus angevin de l'Université catholique de l'Ouest. Elle étudie l'adolescence au Liban postmoderne, en examinant l'interaction entre l'environnement familial et la scolarisation.

Pourriez-vous nous partager votre parcours ? Quels souvenirs ou enseignements marquants gardez-vous de votre passage à l’Université ?

Diplômée de l'UCO, mon parcours a été riche et diversifié. En 2018, j’ai quitté mon pays pour réaliser mon rêve de poursuivre un doctorat en France. L’UCO m’a accueillie chaleureusement, entourée d'un groupe de collègues remarquables. Aujourd'hui, je continue à transmettre cette expérience en tant qu'enseignante universitaire à l'UCO d'Angers, Nantes et Guingamp. Mon passage à l’UCO a été marqué par une atmosphère académique stimulante et j'ai particulièrement apprécié la collaboration entre chercheurs et enseignants, ainsi que la possibilité d’approfondir des sujets de recherche en éducation. L’UCO m’a aidée à affiner mes compétences pédagogiques et à nourrir mes recherches sur l'adolescence et les dynamiques familiales.

Vous vous êtes penchée sur la question de l’adolescence dans le Liban postmoderne. Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels les jeunes sont confrontés dans ce contexte socio-culturel spécifique ?

Les jeunes libanais aujourd’hui font face à une multiplicité de défis : l’instabilité politique, les crises économiques, les divisions sociales, mais aussi une pression immense pour réussir dans une société marquée par des attentes élevées. Cela génère souvent une grande anxiété chez les jeunes, qui peinent à trouver leur place dans un pays en constante évolution, tout en cherchant à préserver leur identité culturelle.

Vous évoquez l’interaction entre l’environnement familial et la scolarisation. Quels rôles ces deux piliers jouent-ils dans le développement des adolescents libanais ? Y voyez-vous des leçons applicables à d’autres pays ?

L’environnement familial et la scolarisation jouent un rôle essentiel dans le développement des adolescents libanais. Une famille stable peut offrir un soutien émotionnel indispensable, tandis qu’une scolarité réussie peut ouvrir des portes vers de nouvelles opportunités. Les dynamiques familiales, notamment les changements structurels, influencent directement le parcours scolaire et le bien-être des jeunes. J'ai pu observer ces problématiques similaires dans d'autres pays lors de mes participations à des colloques internationaux, comme en Suisse, en Russie ou au Brésil, où l'interaction entre la famille et l’éducation est déterminante pour l’épanouissement des jeunes.

Le Liban traverse de nombreuses crises. Selon vous, quelles dynamiques influencent le plus les adolescents, qu’il s’agisse de difficultés ou d’espoirs pour l’avenir ?

Les crises politiques et économiques qui frappent le Liban créent un climat d’incertitude, influençant profondément les adolescents. Ils grandissent dans un contexte de précarité et d’espoir déçu, ce qui peut générer un sentiment d’impuissance, mais aussi une résilience remarquable. En dépit de cette situation, beaucoup trouvent encore des raisons d’espérer, grâce à des initiatives de solidarité communautaire, des réseaux sociaux et un désir profond de reconstruire l’avenir du pays. Les jeunes libanais héritent également de la foi de leur famille, ce qui les aide à continuer leur vie malgré tout. Cela renforce leur capacité à s'adapter, à travailler sous pression et à gérer des situations de crise.