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Sandra Doublet, licence de Lettres (2005), commissaire d'exposition et critique d'art
Professionnelle de l’art, critique et commissaire d’exposition, Sandra Doublet, ancienne étudiante en licence de Lettres modernes revient sur son parcours, son lien à l’UCO et sa vision d’un métier au croisement de la création et de la transmission.
Quel regard portez-vous sur votre métier aujourd’hui ? Qu’est-ce qui vous anime dans la critique d’art et le commissariat d’exposition ?
Ce que j’apprécie le plus est la pluralité des domaines de recherche et de pensée qui sont approchés à travers un regard artistique singulier, ainsi que le dialogue si riche avec les artistes. On peut aborder tellement de disciplines : l’univers des sciences, de la mode, de l’anthropologie, chaque artiste nous fait voyager au cœur d’un sujet. On entre dans leurs paysages intimes dans la durée, on découvre leurs obsessions, la façon de transformer les questionnements, les convictions ou bien la rudesse du monde en matériau sensible, à travers le faire, c’est tellement puissant. La production artistique agit sur les consciences et l’imaginaire, et en tant que critique ou commissaire, on entre dans cette fabrique de sens des créatifs pour mieux décrypter le monde.
Comment décririez-vous votre parcours professionnel ?
Je suis professionnelle de l’art, commissaire d’exposition et critique d’art. J’ai un parcours diversifié, j’ai pu faire du commissariat en freelance ou bien en tant qu’attachée de conservation du patrimoine, j’ai été en charge d’une collection publique d’art contemporain au sein d’une artothèque-médiathèque. En parallèle, j’enseigne l’histoire de l’art et la culture artistique en université, à l’UCO notamment, où je prends un grand plaisir à insuffler une ouverture d’esprit aux étudiants.
Pourquoi avoir choisi d’étudier les lettres modernes à l’Université catholique de l'Ouest ?
Lorsque j’ai débuté mon cursus en lettres modernes à l’UCO, je poursuivais en parallèle une licence d’histoire de l’art à l’Université de Rennes (cette licence n’avait pas encore été créée à l’UCO). J’ai pu apprécier la qualité indéniable des intervenants dans les domaines de la littérature et des arts. Ce cursus alliait exigence, suivi rigoureux des étudiants, accompagnement personnalisé, ce qui est remarquable en université. Les enseignants m’ont notamment éclairée sur une poursuite de mon parcours à l’école du Louvre, une révélation. Intégrer la littérature et l’apprentissage de l’écriture fut sans doute ce qui m’a conduit naturellement vers la critique d’art. Je m’inspire toujours d’un ouvrage pour faire naître un projet de commissariat, comme une balise, une note d’intention pour nourrir les propos de l’artiste ou le projet scientifique en devenir.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants souhaitant travailler dans le domaine de l’art ?
Il est nécessaire de se forger l’œil dans ces métiers, je conseille aux étudiants d’écumer les expositions en région, à Paris, d’attiser leur curiosité en découvrant les foires d’art, les lieux institutionnels mais aussi associatifs, underground, en cherchant l’art dans tous les domaines, le théâtre, la littérature, la danse… Oser aller à la rencontre des artistes, des commissaires, des écrivains est aussi très formateur.